WEB d'Alà BAYLAC-FERRER

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QUADERNS de TEXTOS d'ECJS

(educació cívica, jurídica i social)

Liceu de Ceret - 2006-2007

Notebooks of ECJS / Cahiers de textes d'ECJS

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Martí

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1° ES2 - 2006-2007

T°L2 - 2006-2007

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1°ES2 - 2006-2007

[en curs d'elaboració]

grup 1 : jbcarrere66@hotmail.fr, reptildort@hotmail.fr, della_coletta@hotmail.fr,

Dimarts 19 setembre 2006 (grup 1 ; 1h)

- presentacions i fitxes de dades personals --- présentations et fiches d'infos

Dimarts 14 novembre 2006 (grup 1 ; 2h)

- mapa de les llengües a l'estat francès --- Carte des langues en France.

Dimarts 28 novembre 2006 (grup 1 ; 3h)

- quadre jurídic de les llengües a l'estat francès --- Cadre juridique des langues en France.

Dimarts 9 gener 2007 (grup 1 ; 4h)

- comentat els resultats de l'enquesta sobre les llengües al liceu ; nocions explicades : 'mostra', 'representativitat', 'interpretació' d'un resultat objectiu ; evocat la qüestió de la identitat ---- Commenté les résultats de l'enquête sur les langues au lycée ; notions expliquées : 'échantillon', 'représentativité', 'interprétation' d'un résultat objectif ; évoqué la question de l'identité.

Dimarts 16 gener 2007 (grup 2 ; 4h)

- presentació i comentari dels 4 temes i 12 contextos del programa d'ECJS (Manual Vivre sa citoyenneté, première, Delagrave, 2001) --- Présentation et commentaire des 4 thèmes et 12 contextes du programme d'ECJS (Manuel Vivre sa citoyenneté, première, Delagrave, 2001)

Dimarts 23 gener 2007 (grup 1 ; 5h)

- presentació i comentari dels 4 temes i 12 contextos del programa d'ECJS (Manual Vivre sa citoyenneté, première, Delagrave, 2001) --- Présentation et commentaire des 4 thèmes et 12 contextes du programme d'ECJS (Manuel Vivre sa citoyenneté, première, Delagrave, 2001)

Dimarts 30 gener 2007 (grup 2 ; 5h)

- Docs. sobre el tema : "Des particularismes à la communauté universelle" (1 i 2)

--- Documents sur le thème : "Des particularismes à la communauté universelle" (1 & 2)

Dimarts 6 febrer 2007 (grup 1 ; 6h)

- Docs. sobre el tema : "Des particularismes à la communauté universelle" (1 i 2)

--- Documents sur le thème : "Des particularismes à la communauté universelle" (1 & 2)

Dimarts 6 març 2007 (grup 1 ; 6h)

- exposat / exposé de Baverel / alcoholisme - alcoolisme

- Docs. sobre el tema : "Des particularismes à la communauté universelle" (1 i 2)

--- Documents sur le thème : "Des particularismes à la communauté universelle" (1 & 2)

Dimarts 13 març 2007 (grup 2 ; 6h)

- expostats i discussió / exposé et discussion / alcoholisme - alcoolisme

Dimarts 20 març 2007 (grup 1) consell de classe

Dimarts 27 març 2007 (grup 2 ; 7h)

- expostats / exposé : alcoholisme - alcoolisme (Mazevet)

-

 

 

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QUADERN de TEXTOS - ECJS

Notebooks of ECJS / Cahiers de textes d'ECJS

T°L2 - 2006-2007

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grup 1 : ametteau@free.fr, fourmy66fy@hotmail.fr, themenkey66@msn.com, tatiana66@wanadoo.fr, vani66@hotmail.fr

grup 2 : 0 email

Dijous 19 octubre 2006 (grup 1, 1h)

- presentació i fitxes --- présentation et fiches

Dijous 16 novembre 2006 (grup 1, 1h)

- presentació i fitxes --- présentation et fiches

Dijous 23 novembre 2006 (grup 1, 2h)

- Quines són les llengües de l'Estat francès ; el quadre jurídic ; explicació de 'constitució', 'tractat', ONU, UE --- Quelles sont les langues en France ; cadre juridique ; explication de "constitution", "traité", ONU, UE.

Dijous 30 novembre 2006 (grup 2, 2h)

- notions de "majorité", "responsabilité"

- explication : institutions "lycéennes" (vie scolaire, admin., réglem. int.), absentéisme (à rechercher : % d'absentéisme élèves, profs)

- importance pour "argumenter" de disposer de faits objectifs (différents de "opinion", "position")

+ question de l'identification des sources

--> démarche / problématique : - identifier des solutions

- résoudre une hypothèse (où chercher).

Dijous 7 desembre 2006 (grup 1, 3h)

- enumeració de les llengües de França (mapa) ; discriminació & explicació de diferenciació "Mlle / Mme" ; llengües de treball de l'UE ; discriminació & diferenciació entre "Mlle / Mme" ; definició de 'dialecte'. --- énumération des langues de France (carte) ; discrimination & explication de la différenciation entre "Mlle / Mme" ; langues de travail de l'UE ; évocation de l'échelle hexagonale, européenne de la globalisation ; définition de "dialecte".

Dijous 11 gener 2007 (grup 2, 3h)

- sondeig / cigarreta i opinió sobre mesura d'interdicció en els llocs publics --- mini-sondage / fumeuses et opinion sur mesure d'interdiction fumer dans lieux publics

- comentat els resultats de l'enquesta sobre les llengües al liceu ; nocions explicades : 'mostra', 'representativitat', 'interpretació' d'un resultat objectiu ; evocat la qüestió de la identitat i eficàcia del sistema educatiu ---- Commenté les résultats de l'enquête sur les langues au lycée ; notions expliquées : 'échantillon', 'représentativité', 'interprétation' d'un résultat objectif ; évoqué la question de l'identité et efficacité du système éducatif.

Dijous 1 febrer 2007 (grup 1, 4h)

- sondeig / cigarreta i opinió sobre mesura d'interdicció en els llocs publics --- mini-sondage / fumeuses et opinion sur mesure d'interdiction fumer dans lieux publics

- comentat els resultats de l'enquesta sobre les llengües al liceu ; nocions explicades : 'mostra', 'representativitat', 'interpretació' d'un resultat objectiu ; evocat la qüestió de la identitat i eficàcia del sistema educatiu ---- Commenté les résultats de l'enquête sur les langues au lycée ; notions expliquées : 'échantillon', 'représentativité', 'interprétation' d'un résultat objectif ; évoqué la question de l'identité et efficacité du système éducatif.

Dijous 8 febrer 2007 (grup 2, 4h) 2 alumnes presents : Mas & Santolini

- Fixé les critères pour mener à bien la recherche dans chaque groupe de recherche pour la réponse à la question du débat futur : «Les peuples et les civilisations sont-ils capables d'intégrer certains éléments culturels mondiaux / mondialisés sans renier leur originalité culturelle ?».

--> groupe Mas-Satolini : globalisation et cinéma indien (Bollywood).

--> critère d'analyse : langue, costumes, effets spéciaux, cadre, scénario, sujet/mode de vie...

--> mener à bien une recherche d'informations et arguments dans les supports suivants : films, encyclopédie (Universalis...), internet...

--> objectius : - exposat de 10 mn a la classe

- = préparation du débat ; éléments factuels pour déterminer une position personnelle

--> aquests apunts seran posats en línia a internet per la resta de la classe + s'encarrega les dues alumnes presents de recollir els mails dels alumnes de la classe i els temes de recerca perquè els pugui enviar les instruccions (enviar a : catalaliceuceret@hotmail.com)

--> altres temes de recerca : - mode et globalisation (Schehl, Vigne, Aranda)

autres questions de recherche - musique et globalisation

- nourriture, alimentation et globalisation

Dijous 1 març 2007 (grup 1) absent (nin malalt)

Dijous 8 març 2007 (grup 2) bac blanc

Dijous 15 març 2007 (grup 1) 5 presents ; revisió bac blanc al CDI

Dijous 22 març 2007 (grup 2) 2 presents (rdv CIO) ; 10 absents

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Primers apunt del professor sobre els temes de recerca per un debat / globalització

Premières notes du professeur sur les sujets de recherche pour un débat / mondialisation

 

 

COUPS DE FOURCHETTE CONTRE LA MONDIALISATION :
LA GASTRONOMIE EN RÉSISTANCE ?

Table ronde réunissant L. DUPONT, JP. POULAIN, O. POUSSIER, O. ETCHEVERRIA
et animée par D. ROEDERER
Compte-rendu par Éric CAZAUBON

Lycée Camille Claudel Troyes

Le débat porte d'abord sur une réflexion sur la gastronomie. O. Etcheverria rappelle la distinction qui existe entre:

la gastronomie. Elle comporte deux aspects:

une mise en scène des cuisines dans un environnement étudié ( choix des nappes, de la vaisselle...); on est là dans les arts de la table ( cf le Japon où la gastonomie se traduit par une esthétique extraordinaire mais difficile à comprendre pour nous);

un discours sur ces cuisines ( littéralement, la gastronomie est le ''discours du ventre”)

Dans tous les cas, la gatronomie n'est pas un luxe mais plutôt la recherche d'un sens donné à la nourriture. D'autre part, cette définition restreint fortement le nombre de gastronomies à quelques unes: France, Chine, Italie ... Enfin, la gastronomie n'est pas figée: elle évolue et va globalement vers une simplification qui n'en fait plus exclusivement l'apanage des élites.
2.la cuisine. Elle est un savoir-faire, un ensemble de techniques. C'est d'ailleurs plutôt elle qui se mondialise.


Dominique Roederer pose ensuite la question de la mondialisation supposée sur le modèle des Etats-Unis. Les intervenants soulignent d'emblée qu'il y a beaucoup de différences entre les Etats-Unis et nous en matière de consommation de nourriture:

les Améraicains ont une autre palette de goût que la notre ( sucré/ salé et amer/ acide); pour eux, ce serait plutôt froid ( très)/ chaud ( très);

Les rituels alimentaires ne sont pas les mêmes: pour un Américain, l'alimentation se réduit à un problème de nutrition, c'est-à-dire de protéines, glucides... et pas de goût et de rites sociaux ( d'où la faible place accordée aux repas en famille). De plus, aujourd'hui, face au problème de l'obésité, cette perception de la nourriture s'amplifie ( cf l'usage des podomètres et la tendance à traduire la prise de calories en nombre de pas à faire pour les éliminer!).

Les repas eux-mêmes restent différents des nôtres, tant dans le type que dans les horaires.


Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de tradition gastronomique aux Etats-Unis. En fait, elle a disparu, surtout après la Seconde guerre mondiale, pour deux raisons:

l'essor de l'industrie agro-alimenataire qui a cherché à contrôler les marchés par la quantité ( les portions sont souvent énormes aux Etats-Unis) et les plats cuisinés et qui a vendu aux Américains ce qu'ils aiment, c'est-à-dire de la modernité et de la technologie;

le travail des femmes auquel la société n'éatit pas préparée.


Aujourd'hui cependant, les Etats-Unis ont conscience des problèmes engendrés par ces évolutions: les écoles dispensent des cours d'arts ménagers et les classes sociales favorisées sont friandes de cours de cuisine particuliers. En fait, la situation aux Etats-Unis est complexe: il y a à la fois une recherche de la haute gastronomie ( cf les restaurants français à Boston par exemple) et, dans ce même temps, on a vu des Américains verser des fins français dans le caniveau.
On peut certainement parler d'une américanisation de nos pratiques alimentaires, mais nous restons cependant très différents. D'autre part, il ne faut pas oublier qu'il y a depuis très longtemps un brassage et même une mondialisation des pratiques alimentaires:

l'isolement des régions jusqu'au XIX° siècle avait favorisé le maintien de fortes spécificités régionales, qui ont ensuite reculé avec l'essor des communications ( ainsi les Etats-Unis ont -ils accueilli différentes cuisines avec les vagues d'immigration);

les Grandes Découvertes ont favorisé la diffusion des produits alimentaires: les Français ont ainsi découvert le sucre, le chocolat, la pomme de terre ou encore les haricots, qui ont ensuite permis de diversifier notre gastronomie ( cf le cassoulet!).

La France a ainsi largement diffusé sa gastronomie dans le monde, notamment au travers de son empire colonial. Et il faut bien dire que cette mondialisation des gastronomies a plus favorisé une ouverture à des goûts nouveaux qu'une uniformisation. Simplement, on assiste peut-être aujourd'hui à une mondialisation à l'envers: de diffuseurs, nous sommes devenus receveurs, dans un mouvement qui pourrait être une sorte de décolonisation de la gastronomie.
Le débat porte aussi sur la mondialisation vu sous l'angle du vin et notamment des vins du Nouveau Monde. O. Poussier explique que l'émergence des vins du Nouveau Monde a contribué à une uniformisation des saveurs:

au nom de l'offre et de la demande, on a sélectionné quelques grands cépages ( cf le chardonnay), au détriment des cépages locaux, ayant une forte ''identité-terroir'' ( cf la Bulgarie qui a détruit son vignoble pour planter des cépages répondant au goût des Anglo-Saxons et qui se trouvent aujourd'hui victimes de la concurrence du Nouveau Monde);

L'oenologie a fait beaucoup de recherches sur ces cépages et a permis de créer des vins ''de concours'', ''bodybuildés'', surfruités et aux saveurs standardisés.


A l'inverse, il souligne que les Etas-Unis sont aujourd'hui dans une logique différente de celle du Chili, Afrique du Sud, Australie. Le vignoble américain avait été victime du phylloxéra en 1933, et la reconstitution de ce vignoble s'était faite après la guerre avec de grands cépages. Au contraire, ils reviennent maintenant à une plus grande diversité et à des cépages locaux qui tiennent davantage compte des conditions naturelles.
Selon O. Poussier, le vin français n'est pas réellement menacé par les vins du Nouveau Monde, au moins pour les vins millésimés de qualité.En effet, la France a la chance d'avoir une grande diversité de terroirs qui donne une identité particulière à chacun de ses vins. Cette diversité des terroirs liée au sol, au climat ( pour faire un bon vin, il ne faut pas trop de soleil qui brule le raisin sans le laisser mûrir lentement et il faut un contraste thermique marqué entre le jour et la nuit; les meilleurs vins sont toujours en limite nord de terroir) est un atout essentiel pour les vins français et européens. Si un danger existe et peut expliquer le recul de la consommation de nos vins, c'est peut-être davantage la place (trop?) importante accordée à la dégustation sur la consommation, avec un décorum, une technicité, un vocabulaire qui peut faire peur. On a parfois oublié que le vin est faire pour être bu et procurer un plaisir!

 

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Colloque

Gastronomie et identité culturelle française

Discours et représentations XIXe –XXIe siècles

Résumé

Colloque international organisé par le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, en partenariat avec la Société d'ethnologie française à l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de Brillat-Savarin

Annonce

Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines



COLLOQUE – 17-19 mars 2005

« Gastronomie et identité culturelle française

Discours et représentations XIXe –XXIe siècles »




Colloque international organisé par le Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, en partenariat avec la Société d'ethnologie française

à l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de Brillat-Savarin

Présentation :

Le rapport entre la gastronomie et la France semble aller de soi. Peu après «l'invention du restaurant » à Paris à la fin de l'Ancien Régime, ce sont des Français, Grimod de la Reynière, Antonin Carême, Brillat-Savarin, ..., qui fondent la gastronomie en élaborant un discours entièrement nouveau sur les plaisirs de la table. Au cours du XIXe siècle, de nombreux chefs français, et notamment ceux qui exercent leur talent à l'étranger, codifient une «haute cuisine» internationale. La gastronomie française se montre à la fois capable de recréer, en les « nationalisant », les cuisines régionales, et d'assimiler de nombreux produits et procédés provenant de cuisines étrangères. Les textes qui affirment son incontestable supériorité et son caractère national ne cessent alors de se multiplier, tandis qu'à l'étranger se modèlent, à travers l'examen de sa cuisine et de son art de vivre, des représentations de la France et des Français.
Pour autant, la notion d'identité culturelle n'est pas à considérer comme un instrument mais bien comme un objet de l'étude que nous proposons ici. Si les pratiques alimentaires se diversifient considérablement en fonction de la géographie ou des cultures et peuvent contribuer à forger pour une population donnée un sentiment d'appartenance commune, il est impensable d'adopter une définition essentialiste de l'identité culturelle française. Bien au contraire, nous devons nous interroger sur les modalités et la chronologie de ses constructions.
Nous savons, d'autre part, que le discours gastronomique évolue en fonction des mutations techniques, économiques, esthétiques, sociales, mais aussi politiques : la colonisation, les phénomènes migratoires, les relations internationales, les conséquences des guerres et la « mondialisation » influent beaucoup sur lui.
Quelle identité culturelle française discours et représentations gastronomiques dessinent-ils depuis deux siècles? S'éloigne-t-on nettement des conceptions présentes dans les textes fondateurs et normatifs de la première moitié du XIXe siècle? Peut-on qualifier de rupture les mutations des dernières décennies qui se caractérisent, à la fois par un renouveau des «cuisines de terroir», parfois marqué par un repli identitaire régional, et par une diversification croissante des sources et des inspirations de la «haute cuisine» qui affaiblit la place internationale de la gastronomie française?

Contact et inscriptions :

Françoise Hache-Bissette ou Denis Saillard
de préférence par courriel : francoise.hache-bissette@chcec.uvsq.fr ou dssailor@club-internet.fr
Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines
UFR des sciences sociales et des humanités - 47, boulevard Vauban - 78047 Guyancourt cedex
Tel. 01 39 25 56 41

Adresses :

- Lycée Jean Drouant, 20 rue Médéric, Paris 17e, métro COURCELLES (ligne 2) .
- MNATP, 6 avenue du Mahatma Gandhi, Paris 16e, à côté du Jardin d'Acclimatation, métro LES SABLONS (ligne 1).


Programme du colloque


Jeudi 17 mars 2005, matin

Ecole hôtelière de Paris, Lycée Jean Drouant

Introduction :
8h30- 9h00 Accueil des participants

9h00 Ouverture du colloque par Alain NOUVET, proviseur du Lycée Drouant, Jean-Yves MOLLIER, directeur du CHCSC de l'Université de Versailles St-Quentin-en-Yvelineset Françoise LAUTMAN, présidente de la SEF.

9h15 Introduction : Françoise HACHE-BISSETTE et Denis SAILLARD (CHCSC), Discours gastronomique et identité culturelle.

9h30 Ouverture de la première séance présidée par Priscilla P.FERGUSON (Columbia University, New-York)

Discours fondateurs

9h30 Pascal ORY (Université Paris I) Retour sur La physiologie du goût de Brillat-Savarin.
9h50 Julia ABRAMSON (University of Oklahoma) L'internationalisme culinaire chez Grimod de la Reynière.

10h10 Discussion et pause

Vecteurs du discours gastronomique français au XIXe siècle

10h50 Michelle S. CHEYNE (Princeton University) Lettres sur la cuisine : Dumas père et la “gastrophisation” de la création littéraire au XIXe siècle.
11h10 Joëlle BONNIN-PONNIER (docteure ès lettres, Bordeaux) La gastronomie dans le roman naturaliste.
11h30 Jean-Claude YON (CHCSC) Un vrai opéra-bouffe : manger chez Offenbach.

11h50 Discussion
12h30 Déjeuner

Jeudi 17 mars 2005, après-midi

Ecole hôtelière de Paris, Lycée Jean Drouant

Réception et appropriation de la gastronomie française à l'étranger au XIXe siècle

Président : Anthony ROWLEY (IEP, Paris)

14h00 Amy B. TRUBEK (New England Culinary Institute / Vermont University) Comment les chefs français ont diffusé la Haute Cuisine dans le monde au XIXe siècle.
14h20 Eszter BALAZS (Université ELTE, Budapest et EHESS, Paris) “ Bien manger pour bien servir la nation ” : l'échange gastronomique franco-hongrois, 1830-1914.
14h40 Yves SEGERS (ICAG, Leuven) La représentation de la cuisine française en Belgique. Les ouvrages culinaires de Philippe Cauderlier (1812-1887).

15h00 Discussion et pause

15h45 Murielle Lucie CLEMENT (Université ASCA, Amsterdam) “ Bartavelles et ortolans ” : menu gastronomique et protocole national dans la Russie vue par Andreï Makine.
16h05 Frédéric DUHART (EHESS, Paris) Une certaine image de la France: cuisine et gastronomie françaises dans El practicón. Tratado completo de cocina et le Diccionario general de cocina d'Angel Muro.
16h25 José Antonio Maia MARQUES (Institut Supérieur de Maia, Porto) Cuisine française – Cuisine portugaise. Un parcours parmi les livres de recettes.

16h45 Discussion

17h10 Présentation du livre "Bordeaux Grands Crus Classés 1855-2005",
paru à l'occasion du 150e anniversaire du classement.

Vendredi 18 mars 2005, matin

Ecole hôtelière de Paris, Lycée Jean Drouant

Régions et nation (1850-1945)

Présidente : Anne-Marie THIESSE (CNRS/EHESS)

9h15 Karin BECKER (Université de Stuttgart) L'éloge ambivalent des cuisines régionales dans le roman français du XIXe siècle.
9h35 Francis LACOSTE (Université Bordeaux III) Le discours gastronomique d'Eugène le Roy.
9h55 Julia CSERGO (Université Lyon II) Le Club des Cent : défense et promotion d'une culture française de la table (1912-1939).

10h15 Discussion et pause

11h00 Kyri W. CLAFLIN (Boston University) Le “ retour à la terre ” après la Grande Guerre : gastronomie et régionalisme.
11h20 Denis SAILLARD (CHCSC) Discours gastronomique et discours identitaires (1890-1945).
11h40 Keith READER (Glasgow University) Ce que dit Dodin Bouffant .

12h00 Discussion
12h30 Déjeuner

Vendredi 18 mars 2005, après-midi

Ecole hôtelière de Paris, Lycée Jean Drouant

Représentations et « Pédagogies »

Président : Jean-Pierre RIOUX (Inspecteur général de l'Education Nationale)

14h00 Bernard THAON (CHCSC) La gastronomie à l'Exposition universelle de 1867.
14h20 Françoise DENOYELLE (ENS L. Lumière / CHCSC) et Marie-France NOEL(MNATP), La revue La France à table et l'Exposition universelle de 1937.
14h40 Henriette TOUILLIER-FEYRABEND (MNATP) Images publicitaires des alcools de luxe français.

15h00 Discussion et pause

15h50 Didier FRANCFORT (Université Nancy II) Les chroniques de La Reynière (R. Courtine) dans Le Monde.
16h10 Françoise HACHE-BISSETTE (CHCSC) Comment on raconte la gastronomie française aux enfants.
16h30 Catherine d'HUMIERES (IUFM Versailles) Regards croisés sur la gastronomie française : itinéraire fléché à travers quelques manuels scolaires européens.

16h50 Discussion

Samedi 19 mars 2005, matin

MNATP

Le discours gastronomique à l 'écran dans la seconde moitié du XXe siècle

Président : Pascal ORY (Université de Paris 1)

9h00 Ruth CRUICKSHANK (The Queen's College, Oxford University) De l'Opéra Mouffe à la Grande Bouffe : consommation, contestation, destruction dans le cinéma français des Trente Glorieuses.
9h20 Raphaëlle MOINE (Université Paris X) L'expérience culinaire comme mise en scène nationale : Permanence et mutations des représentations de la gastronomie dans le cinéma français depuis les années 1970.

9h40 Discussion

10h00 Priscilla P. FERGUSON (Columbia University) Propos de cuisine, propos de table : Le Festin de Babette.
10h20 Fabien BOULLY (Université Lyon II) Le Festin de Babette : gastronomie, art et humanisme.

10h40 Discussion et pause

11h10 Vincent CHENILLE (BNF) La gastronomie française dans les séries télévisées britanniques.
11h30 Henri LARSKI (Université de Metz) La gastronomie française vue par le cinéma américain.

11h50 Discussion
12h30 Déjeuner

Samedi 19 mars 2005, après-midi

MNATP

A l'heure de la mondialisation

Président : Steven L. KAPLAN (Cornell University, Etat de New York)

14h00 Bertram GORDON (Mills University, Californie) La cuisine française dans la revue américaine Gourmet (1941-2003).
14h20 Françoise DAVREU (Université Paris XIII) Gastronomie et “ gourmania ”. La gastronomie française aux Etats-Unis.
14h40 Yumiko AIHARA (écrivain) La gastronomie française au Japon.

15h00 Discussion et pause

15h50 Marion DEMOSSIER (Bath University) Le discours oenologique contemporain.
16h10 Faustine REGNIER (Institut National de la Recherche Agronomique) L'exotisme dans la cuisine française : analyse des recettes des magazines féminins (1930-2000).
16h30 Olivier ASSOULY (Institut Français de la Mode) A la recherche de l'identité perdue : le discours gastronomique de la simplicité.

16h50 Discussion

17h30 - 17h45 Conclusions : Michel COLARDELLE (directeur du MNATP), Marie-France NOEL et Henriette TOUILLIER-FEYRABEND.

 

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Le Flore, 25 septembre 2001

La mode a-t-elle des territoires ?

À dix jours de l’ouverture du 12e Festival International de Géographie (FIG) de Saint-Dié, consacré cette année à la Géographie de l’innovation, Gilles Fumey nous invite, en avant-première, à un débat sur la géographie de la mode. La mode, activité aux contours flous qui n’échappe pas à la mondialisation, a-t-elle ses territoires ? C’est précisément au cœur de l’un d’eux, le Café de Flore sur le boulevard Saint-Germain, que trois intervenants ont voulu répondre à cette question : Solange Montagné-Villette, professeur à l’Université Paris XIII, spécialiste de la géographie du textile et de la mode, Christian Pierret, secrétaire d’État à l’industrie et président du FIG, ainsi que Pascal Morand, économiste, directeur de l’Institut Français de la Mode.

Après une présentation du Festival de Géographie par Gérard Dorel, inspecteur général de l’Education nationale et président du directoire scientifique du FIG, Christian Pierret explique dans quelles circonstances sont nées le festival de Saint-Dié et pourquoi il pense que la géographie joue un rôle important dans la compréhension des phénomènes contemporains. Solange Montagné-Villette ouvre le débat par un essai de typologie des territoires de la mode.

Activité humaine au carrefour des faits économiques, sociaux et culturels, la mode peut s’étudier sous l’angle géographique. Ses espaces appropriés sont de nature diverse :
des territoires-vitrines, lieux investis par des groupes qui montrent la mode (comparons différentes terrasses de café selon les quartiers ou les villes) ;
des territoires de création, lieux élitistes identifiables à différentes échelles (les capitales, Paris, le Sentier, la rue du Caire...) ;
des territoires de fabrication comme le Choletais, le Nord-Pas-de-Calais, le Sud-Ouest... ou les districts textiles italiens ;
des territoires de vente ayant chacun leur style, haut-lieux comme le Faubourg-Saint-Honoré ou espaces de conquête comme le boulevard Saint-Germain.

La géographie de ces territoires est mouvante. Celle de la fabrication en France est par exemple marquée par un phénomène de concentration accélérée depuis les années 1980, qui succède à une dispersion traditionnelle en bassins textiles.

On constate également l’émergence de nouveaux lieux de mode à travers le monde. Dans les capitales coréenne ou japonaise, la mode a acquis, en quelques années, une importance inédite au sein de la jeunesse urbaine. On assiste ici à des phénomènes complexes de diffusion depuis l’Europe ou l’Amérique, mais aussi de recréation sur place et de diffusion en sens inverse.

La mondialisation de la mode invite à reposer la question du territoire. Pour Pascal Morand, on peut parler d’une véritable dualité, d’un enjeu d’articulation entre territoire symbolique et territoire géographique de la mode.

Le territoire symbolique est celui où s’exerce l’empire des marques et où les créateurs cherchent, en retour, à capter l’« air du temps ». Le territoire géographique de la mode correspond aux lieux de confection. Traditionnellement, les deux types de territoire coïncident. En Italie, la mode renvoie à des régions, celle de la laine ou celle des chaussures, produits qui portent en quelque sorte un label géographique.

Mais aujourd’hui, on assiste à une déconnexion croissante entre ces deux types de territoire. Elle tient aux effets de la mondialisation : dilatation du territoire symbolique de la mode d’une part, éclatement du territoire géographique lié à la délocalisation de la fabrication par les entreprises d’autre part.

L’extension du champ géographique de la mode crée une juxtaposition entre des courants de mode régionaux et un « air du temps » global.

Le phénomène de mode gagne certes l’Asie, mais sans que les marques asiatiques ne s’imposent véritablement. Ce marché émergeant constitue donc un enjeu économique où s’exprime la rivalité des marques à rayonnement mondial, essentiellement françaises, italiennes et américaines. Les États-Unis ont sur ce point une stratégie claire : avoir des marques fortes mais produire à l’échelle régionale, en délocalisant au Mexique ou dans les Caraïbes. Une stratégie qu’adoptent de plus en plus les groupes européens de la mode, comme le suédois H&M.

Pourtant, la déconnexion entre production et création-distribution n’est pas sans danger pour la mode elle-même. Pour sa marque Louis Vuitton, LVMH a ainsi adopté une stratégie inverse, qui cherche à remettre en cohérence les deux territoires afin de réaffirmer toute la symbolique d’une marque française. Cette dialectique régional/mondial anime tout le monde de la mode.

La mode, insiste Solange Montagné-Villette, est de plus en plus difficile à circonscrire et à quantifier. En France, 240 000 personnes travaillent dans la fabrication du secteur textile-habillement mais une part importante de la production relève aussi du travail au noir et de la délocalisation à l’étranger.

Et Pascal Morand d’ajouter que la France a beau être un des grands de la mode, ses exportations textile-habillement ne représentent que 4,3 % du total de ses exportations, soit dix fois moins en proportion que la part du secteur dans les exportations du Maroc ou de la Tunisie...

Michel Sivignon souligne justement le problème de la définition des termes du sujet et de ses limites. Ne confond-on pas ici mode et habillement, mode et prêt-à-porter ? Toute chaussure n’est pas la mode et, inversement, la voiture ou le téléphone portable ne manquent pas de s’en emparer... La mode dépasse l’habillement sans l’englober totalement.

Pour Christian Perret, l’ambiguïté réside dans la nature même de l’innovation. Dans les pays riches, le produit industriel est de moins en moins un produit physique et de plus en plus un produit lié à une image.

Exception faite des textiles techniques (utilisés par exemple dans l’automobile ou l’aéronautique), il est devenu difficile d’innover en matière de production physique dans le textile-habillement. En revanche, la clé de l’innovation, dans ce secteur, est de faire changer les goûts, de créer de la symbolique sociale. Là est la rentabilité. Si la France se situe aujourd’hui dans les premiers rangs mondiaux du textile-habillement, c’est parce que l’image de la France est porteuse... Le symbolique l’emporte sur le physique.

Conséquence : rien n’empêche de faire fabriquer cette mode ailleurs. Et compte tenu des coûts de la main-d’œuvre et des facilités de communication, c’est même devenu beaucoup plus intéressant. Le différentiel des salaires modifie ainsi la localisation de la production. Pour l’Europe, celle-ci tend à se déplacer vers les pays du Maghreb ou l’ex-Europe communiste.

Notons tout de même que la logique de localisation de la production textile ne suit pas exactement la répartition des bas salaires dans le monde. Elle est soumise à une contrainte de proximité, imposée par le cycle court des produits et la réactivité à conserver dans le domaine de la mode. La division du travail est régionale. La Chine, qui a pourtant des salaires 40 fois inférieurs, serait trop éloignée de la France...

Si la mode n’était que production, la bataille mondiale serait donc perdue. Il suffit de constater l’état des PME sous-traitantes françaises du secteur : les effectifs déclinent et les conditions de travail sont déplorables (salaires, temps de travail, dépendance...). Et pourtant, les Français restent dans la course grâce au phénomène impalpable de la mode...

Débat

Daniel Moreaux : On a beaucoup parlé ce soir d’un « air du temps » global. Il me semble toutefois que cet « air » est essentiellement urbain. Il est même un facteur de hiérarchisation urbaine. Paris pèse par exemple davantage dans le « système mode » que dans le « système monde ».

Solange Montagné-Villette : C’est également un facteur de différenciation entre quartiers d’une même ville. On appelle ainsi un « lieu de vie », une grande surface commerciale de banlieue réunissant une très forte densité de commerces d’habillement. Dans le centre de Paris, un quartier du même type recevra le nom de « lieu de mode ».

Pascal Morand : « L’air du temps » n’est pourtant pas uniquement généré par les centres des grandes capitales. La mode émane aussi des banlieues, des territoires balnéaires du surf... D’où la difficulté, pour la mode, de capter l’ensemble de ces tendances diffuses. Par ailleurs, il y a bien des créateurs qui s’appuient sur des concepts globaux. Prenons l’exemple des magasins Gap : l’entreprise n’a qu’une seule collection pour l’ensemble des pays où elle est présente. La production peut éventuellement être régionale, avec de légères différences dans la confection d’un même produit, mais la ligne, elle, reste mondiale.

Solange Montagné-Villette : Il n’y a d’ailleurs pas de contradiction entre mondialisation de la mode et existence de territoires de la mode. D’un quartier à l’autre, d’un pays à l’autre ou même selon les climats, une boutique doit tenir compte des besoins de sa clientèle, lesquels ne sont jamais uniformes.

Pascal Morand : Sans oublier que la mode est liberté de création et, en cela, diversité de l’offre, démocratie...

Et pour terminer, dans la salle, un intervenant : Démocratie ? Il me semble que la mode est surtout génératrice de frustrations qui ne manquent pas d’alimenter les conflits !

Compte-rendu : Marc Lohez

 

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Tous les mêmes, tous différents

L’hégémonie du modèle économique et culturel américain s’est accrue dans les années 90. Néanmoins, la variété l’emporte sur l’uniformisation.

Des kilomètres de queue pour l’ouverture du McDonald’s de la place Pouchkine, à Moscou, en janvier 1990 : le symbole semble parler de lui-même. La dernière décennie du XXe siècle a vu l’american way of life (le mode de vie américain) et son support, le capitalisme de marché, s’étendre presque partout dans le monde. Faut-il pour autant craindre une américanisation du monde ? Non, parce que ces importations ne se font jamais sans hybridation et sans réappropriation de la part de ceux qui en sont les destinataires.
Alors que différents types de capitalisme coexistaient dans les pays développés depuis la Seconde Guerre mondiale, le modèle économique anglo-saxon – et plus particulièrement américain –, dominé par le marché, a vu son hégémonie s’accroître considérablement au cours des années 90. Au point d’apparaître comme le seul avenir possible pour tous les autres. Le modèle japonais a en effet été sévèrement ébranlé par l’explosion de la bulle financière et la profonde dépression que connaît le pays. De son côté, le capitalisme à l’européenne rencontre de plus en plus de difficultés pour maintenir son système original de protection sociale à vocation universelle.

Des biens de consommation standardisés
Ces évolutions ont eu des conséquences concrètes sur la vie des entreprises et sur la consommation de tout un chacun. En premier lieu, la mondialisation financière a altéré la manière dont les entreprises sont gérées. Pour attirer les fonds des investisseurs et, singulièrement, les tout-puissants fonds de pension américains, les grandes entreprises du monde entier se sont de plus en plus pliées, au moins dans les discours, à des critères de gestion anglo-saxons. L’actionnaire a prévalu sur les autres parties prenantes de l’entreprise. En 2000, neuf entreprises du CAC 40, l’indice boursier français, avaient déjà opté pour les normes comptables américaines, les fameuses US GAAP, pour la présentation de leur bilan.
Ce mouvement se fait aussi sentir dans les usines : les processus d’externalisation (1) et de délocalisation (2) des entreprises du Nord ont entraîné un essor des investissements directs à l’étranger : ils représentaient 22,3 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2002, contre 6,7 % en 1980. Ce faisant, les entreprises ont exporté leurs méthodes de production. Les unités d’assemblage de Renault au Brésil ne sont pas très différentes de celles que le constructeur français a mis en place dans l’Hexagone. Question d’économies d’échelle, mais aussi de respect des normes. Les chaussures fabriquées par les ouvriers chinois des sous-traitants de Nike doivent en effet répondre aux normes des pays du Nord, où elles sont écoulées. Une homogénéisation également présente dans le secteur des services, du fait de l’essor du travail à distance, grâce aux technologies de la communication.
En aval, cette dynamique se traduit par une diffusion toujours accrue de biens de consommation standardisés. En témoigne le fleurissement des mêmes enseignes (souvent américaines, mais pas toujours) dans les grandes villes des pays développés, voire dans les pays émergents : McDonald’s bien sûr, mais aussi désormais Starbucks Coffee, Zara, H&M, Gap, Virgin, Ikea, etc. Le groupe espagnol Zara possède aujourd’hui plus de 600 magasins dans 46 pays du monde, et pas seulement dans les pays riches, puisqu’il est aujourd’hui bien implanté en Amérique latine. Et son site déclare comme un programme qu’« aucune frontière ne peut empêcher de partager une même culture du vêtement ».

Une hybridation, plus qu’une McDonaldisation
Faut-il en conclure que le monde est en voie de standardisation, voire de McDonaldisation, pour emprunter au discours de certaines figures du mouvement altermondialiste ? Dans ce cas, les déboires plus ou moins graves que connaissent actuellement les figures de proue du capitalisme américain (McDonald’s, Disney, etc.) devraient être de nature à calmer les inquiétudes. La réalité est pourtant plus complexe. Derrière les apparences d’une certaine convergence, la variété des modèles économiques persiste dans le long terme, voire prospère, comme l’avance l’économiste Robert Boyer : « Alors que la période des Trente Glorieuses pouvait donner l’impression d’une convergence vers le fordisme américain, la rupture qu’introduisent les chocs pétroliers, puis l’essor de l’internationalisation et même l’effondrement des économies de type soviétique marque l’affirmation d’évolutions nationales beaucoup plus différenciées que par le passé », analyse-t-il.
Sur un plan microéconomique, on doit également relativiser l’ampleur de la convergence. On sait aujourd’hui que le célèbre modèle productif japonais, né chez Toyota et Honda, ne s’est en fait pas vraiment diffusé aux autres constructeurs japonais. De la même façon, les méthodes de gestion américaines sont loin de s’appliquer à tous les secteurs et partout. Tout simplement parce qu’elles sont plus ou moins pertinentes suivant les types de produits. Mais aussi parce qu’au-delà des modes, elles s’adaptent à la réalité des pays.
Comme l’explique le PDG de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa : « Les grands groupes industriels européens restent fermement enracinés dans leurs systèmes juridiques nationaux. Ils ont appris à travailler simultanément dans des régimes différents et à créer leurs propres combinaisons d’arrangements organisationnels afin d’arbitrer entre les régimes et de combiner les avantages comparatifs. (…) La formation, l’apprentissage des compétences ou les capacités de recherche et, plus largement, l’éducation, ainsi que la configuration du marché, les attentes des consommateurs et, bien sûr, les relations sociales apparaissent toujours comme spécifiquement nationaux. » Aussi, plutôt que du triomphe d’un seul et unique modèle au niveau mondial, devrait-on plutôt parler d’un véritable processus d’hybridation, producteur de variété, tant sur un plan microéconomique que macroéconomique.
Cette hybridation est également sensible du point de vue du consommateur : Peugeot s’est ainsi allié avec un constructeur local pour sortir sur le marché chinois une version sinisée de la 307. McDonald’s adapte quant à lui ses menus aux traditions culinaires de chaque pays et propose, par exemple, du gaspacho à ses clients espagnols. Enfin, la consommation d’un produit n’est pas investie du même sens partout. On ne mange pas un Big Mac à Moscou comme à New York. Un peu à l’image de la bouteille vide de Coca-Cola du film Les dieux sont tombés sur la tête qui, au cours de ses tribulations dans un village de bushmen, connaît des utilisations très éloignées de ce pour quoi elle avait été créée.

par Marc Chevallier

(1) Externalisation : processus par lequel une entreprise confie une partie des opérations de production ou liées à la production (paye, comptabilité, gardiennage, etc.) à des entreprises extérieures.
(2) Délocalisation : tout déplacement d’unité de production d’un pays vers un autre, la plupart du temps par un transfert d’activité au sein d’une même entreprise ayant une implantation multinationale.

POUR EN SAVOIR PLUS
Mondialisation et régulations. Europe et Japon face à la singularité américaine, par Robert Boyer et Pierre-François Souyri (dir.), éd. La Découverte, 2001.
La mondialisation de la culture, par Jean-Pierre Warnier, éd. La Découverte, 2003.
L’illusion identitaire, par Jean-François Bayart, éd. Fayard, 1996.


La menace fantôme
Le 13 novembre 2003, les participants au Forum social européen brûlaient un ogre de carton symbolisant la mondialisation libérale. Au rang de ses attributs figurait Hollywood, signe de l’importance prise au cours des dernières décennies, dans le monde, par les industries culturelles essentiellement d’origine américaine. Face à des cinémas nationaux fragiles ou menacés, l’industrie hollywoodienne semble en effet dotée d’une santé insolente : elle réalisait près de 10 milliards de dollars de recettes en salles à l’étranger en 2002, taillant des croupières à ses concurrents (sa part de marché dépasse 70 % en Europe). L’intégration des studios américains dans des géants des médias, également massivement présents dans la presse, la télévision, la musique ou l’édition, inquiète ceux qui craignent que cette puissance de frappe écrase toutes les autres cultures et formate les esprits. Même si le danger pesant sur certains secteurs d’activités culturels est bien réel, la menace doit cependant être relativisée.
Tout d’abord parce que les cultures nationales ont une capacité de résistance généralement sous-estimée. Elles se construisent d’ailleurs souvent en contradiction les unes par rapport aux autres : on n’a jamais autant parlé de la culture française en France que depuis que l’on stigmatise l’impérialisme de la culture américaine. Ce dernier thème est d’ailleurs largement une obsession européenne, voire française. Il passe sous silence l’état florissant du cinéma indien – « Bollywood » –, qui produit entre 800 et 1 000 films par an, regardés chaque jour par 13 millions de personnes. Un cinéma pourvu d’une identité forte, mais dont l’influence s’étend bien au-delà des frontières de l’Inde, en Afrique, mais aussi au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, dans les communautés d’origine indienne.
Ensuite, les cultures ne fonctionnent pas de manière autarcique, mais se nourrissent constamment d’imports étrangers. A cet égard, Jean-François Bayart rappelait que le thé à la menthe, pourtant considéré comme une tradition ancestrale marocaine, avait en fait été introduit par les Britanniques au XIXe siècle. La notion d’authenticité d’une culture n’a par conséquent guère de sens, les sociétés inventant en permanence de la tradition.
Enfin, on sait depuis les travaux du linguiste Saussure que la lecture d’un texte participe à sa production. Il en va de même pour toutes les autres productions culturelles : celui qui les reçoit contribue à leur donner un sens, qui varie fortement d’une personne à une autre. Ainsi, il y a une dizaine d’années, deux chercheurs, Elihu Katz et Tamar Liebes, travaillaient sur la manière dont était reçue la série télévisée Dallas ; ils observèrent que certains téléspectateurs l’interprétaient comme une critique virulente du capitalisme américain…

 

 

 

 

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Bollywood et fier de l'être

New Delhi toujours chaotique ; on ferme les yeux et l’on s’en remet au chauffeur de rickshaw. Avec l’aide du dieu Ganesh, on parvient à destination en un temps indéterminé... Gurcharan Das attendra, l’heure indienne est approximative, le jour aussi. Ma femme qui n’est pas venu en Inde depuis sept ans , voit ce que je ne vois plus : ce qui a le plus changé ,dit-elle , c’est la pub et les femmes . Et les femmes sur les pubs . Plus de pudibonderie . Les corps s’affichent, à l’occidentale. Dans les rues, les femmes ont les bras nus, parfois des jupes courtes. Impensable, il y a peu.
L’occident a déboulé, avec son cortége, le sexe et la consommation ; c’est ça aussi la mondialisation, surtout chez les jeunes et les riches .
Nous voici , chez Das , une enclave confortable , à l’abri des vaches errantes et des mendiants . Das est un des intellectuels importants de l’Inde où se publient énormément d’essais sur le temps , l’identité , la mondialisation . Das est pour ; il fut un des premiers, il y a dix ans, à envisager son pays comme grande puissance économique ; cela arrive maintenant . L’inde y perdra son âme ? Das estime que c’est plutôt le reste du monde qui va s’indianiser. Ceux que l’on appelle « la nouvelle classe moyenne, cent ou deux cents millions de personnes, imposent au monde leur manière de parler anglais , ils n’adoptent pas l’Anglais des Américains. À l’écrit, cela donne les romans de Salman Rushdie et à l’oral ou en musique, Bollywood ; la pub et le cinéma mondiaux sont imprégnés par le style de Bollywood .
Cette nouvelle classe moyenne, admet Das, a des comportements de nouveaux riches : le sexe et la consommation ostentatoires, ce n’était pas très indien. Mais leurs enfants, promet Das, seront très bien éduqués ; aussi, cette nouvelle classe reste tout à fait traditionnelle, plutôt pieuse, plus encore que leurs parents, musulmans et hindous.Ces nouveaux Indiens vont conquérir le monde, dit Das ; ils commencent avec l’informatique, Mittal poursuit avec l’acier. Les Chinois ? Ce sont encore des provinciaux, comparés aux Indiens, peu versés dans les affaires du monde. La mondialisation pour Das, ce n’est pas l’américanisation mais la fusion des cultures, un genre dans lequel l’Inde a toujours excellé. Un autre grand penseur de l'Inde, Ashis Nandy explique que l’Indien a une identité multiple « trouble » , un peu blanc, un peu brun, un peu hindou , un peu musulman, un peu guerrier, un peu lascif , etc... La mondialisation ajoute une couche de plus à cette identité multiple . Se mondialiser serait s’enrichir de toutes les cultures du monde , en sus de la sienne propre. Une mondialisation heureuse en somme . Pas pour tout le monde en convient Das : les Indiens pauvres restent à l’écart et beaucoup de membres de la classe moyenne rêvent d’en faire partie sans en a voir encore les moyens . On frime en attendant la fortune . Mais tout de même, la mondialisation comme bonheur culturel, ça valait le détour jusque chez Das.
De New Delhi, GUY SORMAN

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Une histoire de la mondialisation : L’exemple du marché des biens culturels.

samedi 28 mai 2005 à 23:10 :: Leçons Histoire :: Alerter la modération

Quelles sont les origines de la mondialisation ?

I Origines et conséquences d’une éventuelle mondialisation de la culture ?

a) Les facteurs et les acteurs de ce processus.

On assiste d’abord à un formidable développement des moyens de communication.

La télévision par exemple, est mise au point pendant la seconde guerre mondiale, or dès 1969, le pas du premier homme sur la lune est observé par 700 millions de téléspectateurs dans le monde. En 1948, est mis au point le transistor, en 1956, est mis en place le premier câble téléphonique transatlantique, en 1962 a lieu la première liaison intercontinentale par satellite, en 1986, Internet est ouvert au public. Il est intéressant de noter que les Etats sont à l’origine du développement des moyens d’échanges de biens culturels. Par exemple, En 1958, l’ARPA ( advenced Research projet agency) est créée par le Pentagone pour financer des recherches sur les nouvelles technologies de l’information. Ces fonds sont versés à de grandes universités comme le MIT (Massachusetts Institut of Technology) ou Stanford. Ainsi en 1969 a lieu la première liaison à distance entre deux ordinateur (ARPAnet) entre Stanford et UCLA en Californie. Internet est né.

Les entreprises sont aussi d’importants acteurs du marché de biens culturels. L’industrie cinématographique américaine a produit 648 films en 2002. Il est à noter que la commercialisation de biens de consommations peut également entraîner la diffusion de modes de vie. Si Coca Cola est implantée en Europe avant la seconde guerre mondiale ( le « Fanta » est mis au point par le distributeur de Coca dans l’Allemagne Nazie qui ne parvenait pas à s’approvisionner en extraits du fameux soda), c’est à partir de 1945 que sa stratégie de développement devient mondiale. La firme participe ainsi à la promotion dans le monde de l’American way of life.

Autre facteur susceptible d’expliquer le développement des échanges culturels, il faut noter la libéralisation des échanges dans ce domaine. L’OMC promeut l’ouverture aux importations des marchés de biens culturels. Dès 95 fut négocié l’AMI ( Accord Multilatéral sur l’investissement). Cet accord visait à libéraliser tous les investissements, à l’exception du domaine de la police et la défense nationale. Il avait pour objet d’accorder à tout investisseur étranger dans un pays membre de l’OCDE les mêmes droits que les investissements nationaux, c’est-à-dire d’imposer la clause du traitement national et la clause de la nation la plus favorisée, auxquelles le secteur audiovisuel avait pu échapper dans le cadre de l’Uruguay Round, grâce à l’exception culturelle. La France se retira de ces négociations en 1998. Aujourd’hui se met en place, l’AGCS ( accord général sur le commerce des services ). C’ est le résultat des accords de Marrackech (1994), il étend aux services et aux produits culturels le principe de libéralisation des échanges.

OMC : Organisation mondiale du commerce (Genève) L’OMC veille à la mise en œuvre des accords commerciaux conclus dans le cadre du GATT.

b) Conséquences et débats sur la mondialisation de la culture.

- Une augmentation des échanges de biens culturels inégale.

On observe , une augmentation de la consommation mondiale de biens culturels. Elle passe de 100 000 millions de $ en 1980 à 390 000 millions de $ en 1998. Selon l’UNESCO, les biens culturels sont des biens de consommation, véhiculant des idées, des valeurs symboliques et des modes de vie qui informent ou distraient, contribuant à forger et à diffuser l’identité collective en influençant les pratiques culturelles.

-une globalisation culturelle ?

Selon McLuhan (Herbert Marshall) en 1962, se constituerait un village planétaire ( global village) caractérisé par la constitutionnel d’un réseau mondial de communication réunissant tous les hommes au delà des différences linguistiques et culturelles. Or visiblement aujourd’hui encore, l’ensemble du monde ne participe pas de façon égale à ce réseau de communication : la cartes des flux des biens culturels est également le reflet de l’inégal développement. Ainsi en 1998, la consommation de biens culturels dans les pays en développement représentait 100 000 millions de $ et 290 000 de $ dans les pays développés.

McLuhan (Herbert Marshall) Sociologue canadien (1911 — 1980), il fut un spécialiste de la communication et des médias. Il est à l'origine de l'expression "village planétaire" car selon lui nous sommes au seuil d'un système comparable à un village où tout le monde participe. Pour lui également les moyens de communication modernes remettent en cause la suprématie de l'écrit. Ces théories furent sujettes à polémiques. Parmi ces ouvrages, on peut citer: The Mecanical Bride, Folklore of Industrial Man, la Galaxie Gutenberg, Pour comprendre les médias (1964), Message et Massage (1967), le Village Planétaire (1968), D'Œil à Oreille (1977).

- Une uniformisation culturelle ?

Les capacités de diffusion des Etats-Unis peuvent faire craindre un processus d’uniformisation culturelle par un développement de l’American way of life. Près de 3/4 des images projetées sur les petits et les grands écrans de la planète proviennent des Etats-Unis.

Il convient de noter que malgré la présence de Mac Do partout dans le monde, il existe des limites au processus d’uniformisation culturelle.

On observe le maintien dans le monde d’aires de civilisation, d’identités nationales ou régionales ( voir leçon sur les aires de civilisation).

Ensuite de politiques sont menées dans différentes parties du monde pour limiter la diffusion de produits culturels américains. Politiques de quotas en France et au Canada. Enfin, les Etats-Unis ne sont pas les seuls producteurs de biens culturels dans le monde. Par exemple, l’industrie cinématographique indienne ( Bollywood) a produit 800 films en 2002. Il est vrai que l’aire de diffusion de ces films est plus réduite.

Conclusion : De nouveaux moyens de diffusion, la libéralisation des échanges dans ce domaine et les stratégies de grandes firmes ont provoqué le développement du marché de biens culturels. On assiste donc à un phénomène de mondialisation de la culture. Cette évolution est-elle conforme au processus de mondialisation de l’économie ?

Mondialisation de la culture :
Expression désignant plusieurs phénomènes : - La diffusion dans le monde de pratiques culturelles originaires du monde entier. - La croissance des échanges mondiaux de biens culturels. - Un processus d’uniformisation culturelle.

II La mondialisation de l ’économie ( 1945-2004)

a) 1945-1950 : au sortir de la guerre, les bases du développement des échanges mondiaux.

On a d’abord observé dans le cas des biens culturels une volonté politique de développer et de libéraliser les échanges. Elle est confirmée dans les autres domaines. En 1944, la conférence de Bretton Woods , met en place le système monétaire international pour stabiliser les monnaies et favoriser les échanges. L'or est alors l'étalon universel des valeurs (étalon de change-or, ou Gold Exchange Standard). Le dollar, convertible en or (31.10 g d'or = 35 $), devient monnaie de référence internationale. Les monnaies ont donc des parités fixes. Parité fixe : Valeur constante d'une monnaie par rapport à une autre.

En 1947 est signé le GATT. En 1948, les droits de douane sur les produits alimentaires, énergétiques et manufacturés représentent encore 40 % du prix des produits.

GATT (General agreement on traifs and trade) Accord général sur les tarifs douaniers signé à Genève en 1947 destiné à harmoniser les pratiques douanières. Plusieurs séries de négociations ont eu lieu pour réduire les tarifs douaniers.

b)1950-2004 : le développement des échanges.

Ce développement est d’abord permis par une véritable révolution des transports.

Par exemple en 1950, un avion « Constellation » transporte 50 passagers entre New York et Paris en plus de 10 heures, en 1970, le Boeing 747, en transporte 400 en 7 heures.

En outre la libéralisation des échanges se poursuit. Les différentes négociations ( rounds) du GATT entraînent une réduction des droits de douane. Ils représentent en moyenne aujourd’hui 4 % du prix des produits. En 1995, l’OMC se substitue au GATT.

La multiplication des firmes multinationales accompagne ce processus de mondialisation. Elles représentent ¾ des échanges de marchandises aujourd’hui. On en compte aujourd’hui 65 000, or en 1980, elles n’étaient que 7000 (CNUCED)

En conséquence, le commerce mondial n’a eu de cesse de croître à un rythme de 6.5 % entre 1948 et 1993. En entre 1950 et 2001, l’indice du volume des échanges est passé de 100 à 5000.

Conclusion : Si la mondialisation est un phénomène ancien, elle se poursuit après la seconde guerre mondiale, dans un nouveau cadre : celui du progrès des techniques de communication et de la libéralisation des échanges. Longtemps, les services et les biens culturels sont restés à l’écart de ce processus. Il convient de constater qu’aujourd’hui l’OMC cherche à libéraliser les échanges dans ce domaine. Ce qui ne va pas sans quelques résistances.